コランバス時計会社、ニュー・コランバス時計会社
Columbus Watch Company, New Columbus Watch Company
(上) リップの広告 1924年
時計産業が盛んなヨーロッパの国といえばスイスが真っ先に思い浮かびますが、時計はフランスやドイツでも作られています。フランス内陸部東端のドゥー県(Le
Doubs)は、スイス北西部のジュラ州と国境を接します。ドゥー県の首府ブザンソン(Besançon)は人口およそ十二万人の美しい都市で、フランスにおける時計産業の中心地です。
ブザンソンを貫流するドゥー川は、ラ・ブークル(La Boucle 湾曲部)と呼ばれる歴史地区を内側に巻き込んで大きく蛇行します。ラ・グランド・リュ(la
Grande Rue)はガロ・ロマン期から続く通りで、ラ・ブークルを貫いています。リップの創業者エマニュエル・リップマン(Emmanuel Lipmann,
1844 - 1913)はアルザスのユダヤ系時計職人の息子で、弱冠二十三歳であった 1867年(慶応三年)、コントワール・リップマン(Comptoir
Lipmann リップマン時計販売)という屋号の時計組み立て工房を、ラ・グランド・リュに開設しました。コントワール・リップマンは従業員十五名の小さな会社でしたが、ここがフランス最大の時計会社リップの源流となりました。
エマニュエル・リップマンにはエルンスト(Ernest)とカミーユ(Camille)という二人の息子がいました。この二人は父の工房を引き継ぎ、
リップマン兄弟時計株式会社(la société anonyme d'horlogerie Lipmann Frères 以下、リップ兄弟社)を
1893年に設立し、1896年に最初の自社製時計(Chronomètre Lip)を売り出しました。創業当時、リップ兄弟社の時計製造能力は年間
2500個ほどで、全製品の文字盤にリップ(Lip)の商号が書かれました。1902年にはラ・ブークルのラ・ムイェール地区(la Mouillère)に新工場を建てて、時計製作を大幅に機械化しました。この頃、従業員数は
110人でした。1908年のムーヴメント製作数は、日産 250個に達しました。
工場を増築したリップ兄弟社は、気温差の円強を抑えた非磁性のひげぜんまいを開発し、インデックスと針にラジウムを塗布した夜光時計も生産しました。第一次世界大戦中は測距目盛り付き時計をフランス軍に供給しました。
リップ兄弟社は 1931年に社名を変更してリップ時計株式会社(Lip S.A. d'Horlogerie 以下、リップ時計社)となり、販売店に株式を分配して売り上げ増を図りました。カミーユ・リップマンの息子ジェイムズ(James
Lipmann)は販売部門、エルンストの息子フレッド(Fred Lipmann)は技術部門、同じくライオネル(Lionel Lipmann)は宣伝部門の責任者になりました。1931年に技術者アンドレ・ドナ(André
Donat)がキャリバー T-18を設計し、この機械は 1933年から 1949年まで生産されました。また T-18を含むリップのムーヴメントは、1960年代までソ連と東欧諸国でもライセンス生産されました。
De premières recherches sur l’électricité mènent à la commercialisation de pendules électriques imaginées avec le suédois Ericsson[9].
La fabrication s’étend progressivement à de petits objets de précision et à des instruments électromécaniques[10],[11]. Au milieu des années 1930 sont employés 350 personnes qui produisent environ 3 500 montres par mois[5]. Afin de ne pas altérer la qualité de la production, un sol anti-poussière est mis en place dans l’usine et les ouvriers sont priés de porter pantoufles et blouses blanches[9].
En 1936, est présenté la Nautic, un modèle « étanche, hermétique et inoxydable » et l’établissement se voit remettre la « Coupe chronométrique » par l’Observatoire de Besançon[12]. Entre 1935 et 1939 des montres-bracelets destinées à l’aviation civile et militaire sont créées[13].
Lip est considérée durant la seconde guerre mondiale comme une entreprise indispensable pour le Reich allemand. La société est alors réquisitionnée pour suivre un processus d’aryanisation, car ses dirigeants demeurent d’origine israélite[14]. La production de matériel d’horlogerie et de micromécanique perdure alors que Fred Lipmann décide de transférer une partie de l’activité à Issoudun en zone libre au sein de la société filiale « Saprolip »[15]. Le 14 juillet 1942, le transformateur électrique des usines est saboté par le résistant Pierre Georges, dit Colonel Fabien[16].
Ernest Lipmann et sa femme sont arrêtés et conduits à Drancy le 5 novembre 1943, puis déportés le 20 novembre par le convoi no 62. Ils ne reviendront pas d’Auschwitz. Lionel se retire alors de l’entreprise tandis que James Lipmann rejoint les États-Unis où il apportera son soutien à Jean Monnet.
En septembre 1944, en l’absence de son frère Lionel et de celle de James, Frederic Lipmann devient président de Lip. De nouvelles chaînes de montage voient le jour et le parc de machines est renouvelé.
Reconstruction
Lip, qui est une des rares manufactures à maîtriser le processus de fabrication des ressorts spiraux de ses montres, cofonde la Sidhor pour s’approvisionner en assortiments[17],[18]. Sont lancés des calibres d’une grande modernité, notamment le R25 imaginé par Jean-Georges Laviolette[19].
Un mouvement Lip R25 utilisé dans une montre bracelet « Prim » d’origine tchèque.
En 1950, les membres de l’expédition française vers le sommet de l’Annapurna sont équipés de montres Lip. Le modèle Himalaya dont le large boîtier au fond vissé présente une couronne de remontoir partiellement enchâssée offre plus de robustesse et crée ainsi les prémices de la montre de sport. Le mouvement est équipé d’un ressort incassable Elgiloy (en) conçu pour résister aux grands froids. L’alliage de ce ressort, développé par le Battelle Memorial Institute[20] puis diffusé dans le monde de l’horlogerie, fait paraître Lip comme précurseur. Ces montres-bracelet signés Lip Himalaya sont rééditées depuis les années 2000[21].
En 1952, Lip présente à l’Académie des Sciences l’Electronic, un prototype avant-gardiste de montre électrique qui possède une diode électronique[22],[23]. Conçue en partenariat avec « Elgin », cette montre fut produite en série à partir de 1958[15]. Elle est offerte au général de Gaulle après son retour au pouvoir[24] ainsi qu’au président des États-Unis Dwight D. Eisenhower lors de sa venue en France.
À la suite d’accords commerciaux, Lip distribue en France les chronographes Breitling[25], fait de même pour les montres Universal Genève[26] et les premiers modèles Blancpain spécialement destinés à la plongée sous-marine[27],[28].
En 1959, les 1 100 ouvriers qui travaillent à Besançon fournissent 500 000 pièces d’horlogerie ainsi que 130 000 moteurs électriques et autres objets électromécaniques. Pour assurer le contrôle qualité, la production s’appuie sur 22 machines de laboratoire, 28 machines de contrôle, 79 machines électroniques et 129 appareils optiques. Une succursale est spécialement inaugurée à Genève afin d’assembler des montres avec des composants d’origine suisses[15] et le groupe détient trois filiales : « Pignons Français SA » spécialiste du décolletage de précision, « SOC » qui fabrique des machines-outils à Ornans et « Technic Ebauche » qui produit des ébauches à Maîche[5].
Dans les années 1960, l’entreprise reçoit de nombreuses récompenses pour la précision de ses mouvements et le design de ses montres.[réf. nécessaire]. En 1963 est présenté le R136[29], un calibre manuel extra-plat de 3,3 mm de haut. La communication de Lip est confiée au groupe « Publicis » et un nouveau logotype sous forme de barres verticales est dévoilé[9]. Les modèles à remontage automatiques sont équipés de mécanismes allemands « Porta-PUW » de qualité.
À cette époque, une nouvelle usine ultra-moderne est construite sur 9 ha dans le quartier de Palente[30],[15]. Elle procède à un contrôle systématique de la production, soit plus de 60 000 tampons, jauges de mesure et autres instruments de précision, ainsi qu’a la vérification physico-chimique de l’ensemble des matières premières utilisées. Elle dispose d’un service de traitement thermique pour la trempe-revenu de toute la visserie horlogère, d’un service de galvanoplastie pour les revêtements des boites de montre ainsi que d’un atelier fournissant des rondelles de barreaux monocristallins de silicium destinées à l’industrie naissante de la microélectronique.
Un autre département, de loin le plus rentable[réf. nécessaire], se spécialise dans le matériel militaire et l’aérospatiale. Il est capable, entre autres, d’usiner des formes spéciales en titane.
L’entreprise propose aux industriels des outils spécialisés. Aussi, rectifieuses planes et cylindriques, presses à vérins pneumatiques, systèmes d’alimentation automatiques Lip sont appréciés à l’exportation, y compris chez les constructeurs suisses et dans de nombreux lycées techniques français. Ces machines et leurs évolutions sont aujourd’hui toujours fabriquées et distribuées par l'entreprise « Lipemec machines-outils » d'Ornans[31].
Premières difficultés
Depuis les années 1960, les débouchés commerciaux de Lip, dans son secteur « horlogerie », se limitent au marché national et la concurrence des montres à bas coût est rude. La situation financière de l’entreprise se dégrade[30].
En 1967, Frederic Lipmann, devenu Fred Lip, décide d’ouvrir le capital et cède 33 % de ses parts au consortium horloger suisse « Ébauches SA ».
En 1970, Lip emploie près de 1 300 personnes et son chiffre d’affaires est de 83 millions de francs[32]. Ébauches SA en devient l’actionnaire principal avec 43 % du capital[33].
En 1971, alors que l’horlogerie entre dans la Crise du quartz, Fred Lip est exclu de son entreprise : il est « remercié » par le conseil d’administration afin d’être remplacé par Jacques Saint-Esprit[34] jusqu’ici directeur des « Spiraux français ».
En 1973, les premières montres à quartz françaises sont fabriquées par Lip, mais les difficultés s’accentuent : les concurrences américaine et japonaise mettent l’entreprise en péril. Le 17 avril 1973, Jacques Saint-Esprit démissionne et la société des montres Lip dépose son bilan.
Expérience d’autogestion
Article détaillé : Affaire Lip.
Affiche arborant un slogan de Mai 68 : Meeting de la Ligue communiste.
En juin 1973, des ouvriers apprennent l’existence d’un plan de licenciement et d’un projet de gel des salaires. L’usine de Palente devient alors le théâtre d’une grève qui va connaître une audience nationale. Point de départ d’un conflit emblématique de l’après-Mai 68, l’entreprise est occupée par une grande partie du personnel et des manifestations sont organisées, à Besançon mais aussi dans d’autres grandes villes en France[35],[36]. À l'époque, le Premier ministre, Pierre Messmer, déclare que « Lip, c'est fini.... »[37].
Les salariés se réunissent sous le slogan « C’est possible : on fabrique, on vend, on se paie ». Ils décident collectivement de s’emparer du stock de montres et de certains outils, de reprendre l’activité de fabrication et d’assemblage, de vendre leurs montres en dehors du réseau d’horlogers habituel et de se verser des salaires[38].
En janvier 1974, Lip est repris par Claude Neuschwander[38] qui, dans son plan de relance, prévoit une réintégration de l’ensemble du personnel et la création de nouvelles collections horlogères en collaboration avec des designers. Mais, en 1975, les pertes se comptent en millions de francs. Claude Neuschwander démissionne le 8 février 1976. L’entreprise dépose son bilan en avril. L’usine est à nouveau occupée le mois suivant.
Face à l’absence de repreneurs, la société d'exploitation des montres Lip est liquidée le 12 septembre 1977.
Le 8 novembre 1977, après de longs débats, les employés de Lip, attachés viscéralement à leur entreprise, fondent six coopératives parmi lesquelles figure la société coopérative de production « Les Industries de Palente » dont les initiales sonnent toujours LIP.
Sauvetage de la marque
En 1984, Les Industries de Palente, détentrices de la marque Lip, sont rachetées par la société d’horlogerie « SMH-Kiplé » de Morteau[39],[40],[41]. Le secteur de l'horlogerie française se porte mal à cette époque et la société SMH-Kiplé est mise en liquidation six ans plus tard.
En septembre 1990, SMH-Kiplé est mise en vente par le tribunal de commerce de Besançon. Créant la surprise, Jean-Claude Sensemat (en), à la tête d’une entreprise de distribution d’outillage dans le Gers, remporte l’enchère devant la maison Cartier, elle aussi intéressée[42]. Conscient du potentiel de la marque Lip, il tente de la développer avec une approche commerciale plus moderne et plus directe.
Les ventes progressent sensiblement. Des montres premier prix sont attachées à des offres d’abonnements à la presse nationale. Les montres sont également présentes dans les rayons de la grande distribution et proposées par des canaux de vente par correspondance. Faisant revivre une tradition, Jean-Claude Sensemat offre au président Bill Clinton une réédition de la montre du général de Gaulle et amorçe ainsi un renouveau pour la marque.
Manufacture Générale Horlogère
Une réclame de 1934.
En 2002, Jean-Claude Sensemat octroie un contrat d’exploitation pour Lip à Jean-Luc Bernerd qui fonde la « Manufacture générale horlogère », dans une commune du Gers, à Lectoure. En 2007, 1,2 million de montres frappées du logo Lip sont écoulées[43].
Le studio de conception et le service après-vente sont localisés en France[44], la production est confiée à la société partenaire « FIZZ Watches » implanté à Hong Kong. La marque emploie près de 50 personnes. Jean-Luc Bernerd cherche à renforcer Lip avec l’aide d’un nouvel investisseur.
Retour de Lip à Besançon
Début 2014, Philippe Bérard, président de la « Société des montres bisontines » qui emploie une centaine de personnes, signe un accord pour assembler à Besançon et commercialiser les montres Lip[45].
En mars 2015, les premières montres Lip Besançon sont présentées lors du salon Baselworld[46]. Deux collections sont révélées : les modèles historiques offerts à des grands hommes du XXe siècle : Winston Churchill, Charles de Gaulle, Maurice Herzog, et les montres dessinées par des designers renommés dans les années 1970 : Roger Tallon[47], de Bashmakoff.
En 2016, Jean-Claude Sensemat, qui a émigré à Montréal et qui est devenu canadien, cède la marque Lip à Jean-Luc Bernerd[48]. Deux ans plus tard, la Société des montres bisontines choisit de racheter la marque[49].
En 2018, le catalogue de Lip est constitué de plus de 250 modèles de montres à quartz et à remontage automatique. La société a pour projet de ne cesser d’améliorer la qualité de ces montres et de rééditer en nombre limité un modèle à remontage manuel basé sur le calibre Lip R23[50].
Début 2020, un nouvel atelier d'assemblage est créé, sur la commune de Châtillon-le-Duc, commune limitrophe de Besançon, au nord de la capitale de l'ancienne région Franche-Comté [51].
En octobre 2024, la société Lip, sur son site internet, diffuse un peu plus de 100 montres pour homme et environ 95 montres pour femmes.
En 2025, Lip annonce la production de son mouvement LIP R26[52] exploité sur trois nouveaux modèles.
1977年の時点で、リップ社の工場はブザンソン東部のパラント地区(Palente 現 Palente-Orchamps-Saragosse)にありました。現在この跡地はベンチャー企業の支援機構(インキュベーター)となっています。リップ・ブランドの時計は
2002年に復活し、現在に至ります。リップの商標は、ブザンソン時計協会(la Société des montres bisontines,
SMB)に帰属しています。ブザンソン時計協会の本部は、ブザンソン北西郊のシャティヨン=ル=デュク(Châtillon-le-Duc)にあります。
註1
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